Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été fascinée par le mot “éphémère”. Je ne sais pas où j’ai entendu ça, mais disons que j’en ai abusé dans toutes mes productions écrites scolaires!
J’ai donc toujours été consciente de la valeur du temps. Peut-être trop consciente. J’ai grandi dans un foyer où la productivité était ultra valorisée. “Arrête de perdre ton temps” était un reproche souvent entendu, et la culpabilité venait vite me submerger quand je ne faisais rien d”utile”. Aujourd’hui encore, j’ai de la difficulté à ralentir.
Pourtant, un des avantages les plus précieux de l’école à la maison est sans contredit cette possibilité d’une vie plus lente. Quand j’ai commencé l’école à la maison, un des éléments qui m’a le plus touchée, c’était que j’avais l’impression d’avoir triché le temps. D’avoir volé du temps avec mes enfants à des systèmes sociaux qui nous poussent à des vies en parallèles, sur des autoroutes infinies, dans nos bolides en solo.
Remarquez bien que j’ai dit “une possibilité” de vie plus lente. C’est qu’en réalité, je ne ralentis pas forcément beaucoup. Une amie non-homeschooler me l’a d’ailleurs dit, une fois: “Ouain pour quelqu’un qui parle de homeschooling et slow living, je trouve que tu cours pas mal”
Elle a raison. Je cours pour les activités des enfants, je cours pour trouver du temps pour mes projets personnels, pour mes amies, pour ma famille, pour mon couple. Oui, on se réveille relax le matin et on se fait des gros déjeuners des matins de semaine. Avec un peu de chance, j’arrive même à faire une sieste une couple de fois par mois. Mais c’est pas mal l’étendue de mon ralentissement. Le reste du temps, je cours.
Je cours contre le temps.
J’ai lu quelque part que c’est le capitalisme qui nous pousse à cette vie de course et de performance. Que le hustle culture a pourri même l’intimité et la famille.
Puis j’ai lu que c’était les écrans qui nous bouffaient notre temps et nous amenaient à courir davantage quand on arrivait à s’arracher au vortex.
Il y a du vrai dans tout ça. Mais je pense que, dans mon cas, si je cours, c’est surtout que je suis trop consciente que cette vie est éphémère.
Dans un contexte d’école-maison, je suis trop consciente que mes années dans cette bulle de proximité sont comptées et je veux en profiter pour nous en mettre plein le coeur, les yeux, le ventre et l’âme.
Car cette conscience est aussi spirituelle.
D’après Musnad Imam Ahmad, le Prophète (ﷺ) a dit : « Profites de cinq choses avant cinq autres: profite de ta vie avant ta mort, de ta bonne santé avant ta maladie, de ta jeunesse avant ta vieillesse, de ta richesse avant ta pauvreté, et de ton temps libre avant d'être occupé ". L'ensemble du hadith traite de la nature limitée de notre vie et de la façon dont le temps s'écoule. Il y a même une sourate au complet dédiée au temps (Al-Asr) !
Alors non, mon école-maison à moi n’est pas la plus lente, et c’est plus fort que moi.
Je suis trop consciente qu’elle est éphémère.
Recommandation littéraire du mois
11 ans +
C’est ma fille qui, après avoir fini ce roman graphique (aka BD) me l’a tendu en disant: tu devrais le lire tu vas aimer ça.
And boy was she right!
Il faut dire que je ne suis pas très BD, mais cette lecture était à la fois riche, intéressante, émouvante et même drôle par moment malgré la lourdeur du sujet. C’est comme un documentaire mais en mieux.
C’est l’histoire vraie d’Omar et son frère Hassan, qui ont vécu 15 ans dans un camp de réfugiés somalien au Kenya. On y suit aussi les parcours de vie de personnages secondaires comme Maryam, première de classe qui doit arrêter l’école pour se marier. Ou Fatouma, la mère adoptive des deux garçons. On apprend comment la vie se déroule dans un camp géré par les nations unies, comment se passe le processus d’immigration, mais surtout on découvre la force de la résilience humaine et l’importance de la communauté. À la fin du livre, on retrouve des photographies réelles et on nous dit ce qu’il est advenu des personnages.
Ce récit nous amène complètement ailleurs, humainement et géographiquement. Je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions. J’en suis ressortie pleine de gratitude pour le confort et la sécurité dans laquelle nous vivons. Tout en ayant envie de redonner et m’informer davantage.
Veille médiatique en éducation (JUIN 2024)
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ÉVÈNEMENTS À VENIR
Pour le mois de juillet nous avons deux évènements, un en présentiel et un en virtuel !
CAFÉ-DISCUSSION
15 JUILLET 2024, 21h Parents en déconstructions/Reparenting ourselves
GRATUIT pour les membres, 8$ non membre
“ En éduquant nos enfants, nous réalisons que nous avons souvent des pensées limitantes ou biaisées par notre propre vécu. Faisons le tri dans ces idées pour apprendre en même temps que nos enfants”
BOOK CLUB PARTY + NATURE WALK - ACTIVITÉ BILINGUE
QUAND: PRÉSENTIEL 27 juillet 2024 11h-14h au Bois de l’Equerre, Laval (Le lendemain en cas de pluie)
QUI: Multiâge 6-12 ans (younger siblings welcome but you have to have at least one 6 yo+ participating)
COMBIEN: 30$ par famille/non membre, 25$/membres (peu importe le nombre d’enfants)
Places limitées.
DÉROULEMENT:
Lecture chacun de notre côté du roman Willodeen de Katherine Applegate (résumé plus bas) Le but est d’être lu par le parent à l’enfant (readaloud) ou en livre audio (6 à 12 ans). Pourrait être lu indépendamment aussi par un enfant environ 9-12 ans.
The book is available in english and french (même titre en français)
Rencontre au Bois de l’Equerre pour un potluck thèmatique, une discussion de groupe et une activité dirigée dans le boisé
Le livre est disponible dans le réseau des bibliothèques
RÉSUMÉ FRANÇAIS
Willodeen, 11 ans, est triste lorsque les villageois de Parchance partent chasser le dernier brailleur, un animal sauvage et malodorant qu'ils accusent de tous les maux, au contraire des adorables fredonnours qui plaisent tant aux touristes. L'adolescente est persuadée que chaque créature, même la plus étrange ou la plus effrayante, a un rôle à jouer afin de maintenir l'équilibre de la Terre.
RÉSUMÉ ANGLAIS
Eleven-year-old Willodeen adores creatures of all kinds, but her favorites are the most unlovable beasts in the land: strange beasts known as “screechers.” The villagers of Perchance call them pests, even monsters, but Willodeen believes the animals serve a vital role in the complicated web of nature.
Eh voilà !
On est à la fin de la section gratuite de l’infolettre! N’hésitez pas à venir m’en jaser sur instagram @homeschool.avec.takwa
On se voit de l’autre côté pour les membres :)
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